Accueil > Répertoire > Chant des ouvriers (Le)

Chant des ouvriers (Le)

Avec fichier son


Chant des ouvriers
Pierre Dupont - 1846, au refrain

Word - 15.5 ko
Le Chant des ouvriers
Tous
alti
soprano
Basses
Nous, dont la lampe le matin
au clairon du coq se rallume ;
nous tous qu’un salaire incertain
ramène avant l’aube à l’enclume.
Nous, qui des bras, des pieds, des mains,
de tout le corps luttons sans cesse,
sans abriter nos lendemains
contre le froid de la vieillesse.
 
Aimons-nous, et quand nous pouvons
nous unir pour boire, à la ronde,
que le canon se taise ou gronde,
buvons, buvons, buvons
à l’indépendance du monde !
 
Nos bras, sans relâche tendus,
aux flots jaloux, au sol avare,
ravissent leurs trésors perdus,
ce qui nourrit et ce qui pare :
perles, diamants et métaux,
fruits du coteau, grains de la plaine ;
pauvres moutons, quels bons manteaux
il se tisse avec notre laine !
 
Quels fruits tirons-nous des labeurs
qui courbent nos maigres échines ?
Où vont les flots de nos sueurs ?,
nous ne sommes que des machines.
Les Babels montent jusqu’au ciel,
la terre nous doit ses merveilles ;
dès qu’elles ont fini le miel,
le maître chasse les abeilles.
 
Mal vêtus, logés dans des trous,
sous les combles, dans les décombres ;
nous vivons avec les hiboux
et des larrons amis des ombres.
Cependant notre sang vermeil
coule, impétueux, dans nos veines ;
nous nous plairions au grand soleil,
et sous les rameaux verts des chênes.
 
A chaque fois que par torrents
notre sang coule sur le monde,
c’est toujours pour quelques tyrans
que cette rosée est féconde.
Ménageons-le dorénavant,
l’amour est plus fort que la guerre
en attendant qu’un meilleur vent
souffle du ciel ou de la terre.
publié le 8 décembre 2010, passé à la censure le 8 décembre 2010

màj 24 septembre 2019 | Plan du site | SPIP | kicycol | Suivre la vie du site RSS 2.0 | Connexion