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Hécatombe

Paroles & musique : Georges Brassens, 1955

Nous faisons durer les attaques des couplets 1, 3, et 5 (Auuuuuuuu..., Ennnnnnnn..., Laaaaaaaaaaaa...)

Au marché de Briv’-la-Gaillarde,
A propos de bottes d’oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon.
A pied, à cheval, en voiture,
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l’aventure
D’interrompre l’échauffourée.

Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C’est un usag’ bien établi,
Dès qu’il s’agit d’rosser les cognes,
Tout le monde se réconcilie.
Ces furies perdant tout’ mesure
Se ruèrent sur les guignols,
Et donnèrent je vous l’assure
Un spectacle assez croquignol.

En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber,
Moi, j’bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées.
De la mansarde où je réside,
J’excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant : "Hip, hip, hip, hourra ! ".

Frénétiqu’ l’un’ d’elles attache
Le vieux maréchal des logis,
Et lui fait crier : "Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l’anarchie ! ".
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d’un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu’elle serre comme un étau.

La plus grasse de ses femelles,
Ouvrant son corsage dilaté,
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée ;
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
Et s’lon les avis compétents,
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell’ de tous les temps.

Jugeant enfin que leurs victimes,
Avaient eu leur content de gnons,
Ces furies comme outrage ultime,
En retournant à leurs oignons,
Ces furies, à peine si j’ose
Le dire tellement c’est bas,
Leur auraient mêm’ coupé les choses,
Par bonheur ils n’en avait pas.
Leur auraient mêm’ coupé les choses,
Par bonheur ils n’en avait pas.

publié le 20 mars 2013, passé à la censure le 20 mars 2013

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