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Java des Bons Enfants (La)

Chanson sur l’attentat du 8 novembre 1892 contre le commissariat de la rue des Bons Enfants. Le mythe voudrait que cette chanson ait été écrite par Raymond Callemin, alias Raymond-la-Science de la bande à Bonnot. Elle est en fait l’oeuvre de Guy Debord.

Dans la rue des bons enfants,
On vend tout au plus offrant.
Y’avait un commissariat,
Et maintenant il n’est plus là.
 
Une explosion fantastique
N’en a pas laissé une brique.
On crut qu’c’était Fantômas,
Mais c’était la lutte des classes.
 
Un poulet zélé vint vite
Y porter une marmite
Qu’était à renversement
Et la retourne, imprudemment.
 
L’brigadier et l’commissaire,
Mêlés aux poulets vulgaires,
Partent en fragments épars
Qu’on ramasse sur un buvard.
 
Contrair’ment à c’qu’on croyait,
Y’en avait qui en avaient.
L’étonnement est profond.
On peut les voir jusqu’au plafond.
 
Voilà bien ce qu’il fallait
Pour faire la guerre au palais
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c’est la chimie.
 
Les socialos n’ont rien fait,
Pour abréger les forfaits
D’ l’infamie capitaliste
Mais heureusement vint l’anarchiste.
 
Il n’a pas de préjugés.
Les curés seront mangés.
Plus d’patrie, plus d’colonies
Et tout pouvoir, il le nie.
 
Encore quelques beaux efforts
Et disons qu’on se fait fort
De régler radicalement
La question sociale en suspens.
 
Dans la rue des bons enfants,
On vend tout au plus offrant.
Y’avait un commissariat,
Et maintenant il n’est plus là.
 
Dans la rue des bons enfants
Viande à vendre au plus offrant.
L’avenir radieux prend place,
Et le vieux monde est à la casse !

(Guy Debord /Marc Lemonnier)

publié le 19 octobre 2007, passé à la censure le 20 octobre 2008

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